Cet horloger au savoir-faire d’exception officie depuis plus de trente ans au cœur du quartier médiéval de Périgueux, dans un stupéfiant capharnaüm, où le temps, sans être suspendu, n’a pas de prise.

Imaginez plutôt une échoppe nichée dans le dédale de ruelles pavées, dont le cadre justifie à lui seul le déplacement tant le décorum est foisonnant et l’offre pointue. Mais plus encore, c’est bel et bien la rencontre avec cet artisan d’art, blouse blanche élimée et monocle loupe, que finalement tout prédestinait à l’horlogerie par filiation et passion.

À le voir exercer avec dextérité et concentration sur la table de l’atelier encombrée de milliers de pièces, nous saisissons la précision et l’attention portées à chaque geste. « Ce qui est intéressant, c’est le mécanisme. Il représente l’horlogerie. Tout ce qui est rouage, entretien, et restauration est au cœur de ma profession. Je l’ai choisie pour tout cela. » Pourtant, l’exercice de ce métier de tradition semble aujourd’hui anachronique.

L’horloger de la rue de la Miséricorde, à lui seul, symbolise un pan de l’artisanat d’art français tendant à disparaître. Aussi il reçoit des stagiaires en école d’horlogerie dans le souci de la transmission mais également des classes avec lesquelles il aime réaliser des projets, et encore des visiteurs lors des Journées du patrimoine ou d’évènements liés à La Route des métiers d’art

Mais il sait combien la valeur patrimoniale des pendules, des montres à gousset, et autres montres à complications, extrêmement fragilisée depuis une trentaine d’années, déstabilise un marché déjà difficile. La nouvelle génération vend plus qu’elle ne conserve : « Quelle tristesse ! Le patrimoine et l’histoire familiale disparaissent. Aujourd’hui, même si la montre connectée peine à trouver son public en France, la montre est devenue un accessoire de mode et de représentation. Ceci dit, elle reste pour certain un objet d’identification sociale. Les hommes achètent des montres d’occasion de luxe lorsque les femmes font l’acquisition de montres fantaisie. »

Vincent Pérez, entre passion et nostalgie, symbolise bien une certaine époque : une implication sans commune mesure pour son métier dont il n’est que le dépositaire, mêlée d’ironie quant à sa pérennité, et de poésie sur la mesure du temps et la précision… Aussi, avec regret, il évoque également la disparition de l’horlogerie française depuis le rachat de Lip, marque fondée en 1867. « Les dirigeants ont voulu développer une montre électronique alors qu’ils auraient dû rester dans la montre mécanique haut de gamme. L’entreprise Lip a été rachetée, la marque vit sur le nom et la notoriété. » L’excellence est donc ailleurs, notamment en Suisse, avec des maisons aussi prestigieuses qu’emblématiques : Rolex, Oméga, Patek Philippe. « J’aime particulièrement la Reverso chez Jaeger Lecoultre dont le retournement du boitier qui peut être gravé protège le cadran. » Le plus stupéfiant est que notre horloger n’a pas de montre personnelle, il met à son poignet après leur restauration celles qui lui sont confiées, pour prolonger toute l’attention qu’il porte à son travail… La singularité de ce maître du temps attise tout naturellement la curiosité !

Alors il n’est pas surprenant que l’atelier de Vincent Pérez compte parmi les adresses que s’échangent les amateurs, les passionnés et autres collectionneurs. Nous vous y invitons !


Vincent Pérez : 6 bis, rue de la Miséricorde – 24000 Périgueux – 05 53 08 98 62


Publi-reportage par Marie-Pierre Mazeau-Janot – Crédit photos © MARIE-PIERRE MAZEAU-JANOT – © Propriétés du Périgord