Rouler en ancienne, c’est une passion mais pas seulement. C’est aussi ralentir la course du temps et redécouvrir le plaisir de sillonner les départementales. Un programme parfait en Dordogne. Regards d’amateurs passionnés.

Il y a ceux qui préfèrent les Anglaises ou ceux qui n’ont d’yeux que pour les Italiennes. D’autres encore qui ne jurent que par les Françaises… Mais ne vous y trompez pas, ces préférences vont vers des quatre roues qui ne sont plus toutes jeunes. Des voitures anciennes que des collectionneurs et des collectionneuses – car il y a aussi des femmes – chérissent et bichonnent avec passion. Des DS et des Dauphine, mais aussi des Rover et des MG, des Alfa Roméo et des Ferrari. Toutes des voitures de plus de trente ans, l’âge pour passer dans le monde du vintage. Ces passionnés sont nombreux en Dordogne. La région s’y prête. Rien de tel que des routes sinueuses pour musarder en cabriolet Delage ou en coupé Facel-Vega. Les Anglais, grands amateurs de mécanique, ne s’y sont pas trompés en choisissant la région comme terre d’accueil. Ils viennent gonfler les rangs des mordus dont le plus grand plaisir est d’abord de rouler en ancienne. Les nombreux rallyes qui s’invitent dans le Périgord chaque année aux beaux jours en témoignent. « Les voitures anciennes, c’est d’abord le plaisir de conduire et de redécouvrir les petites routes. La Dordogne n’en manque pas, en plus de ses beaux paysages », témoigne Jean-Jacques Terny, le président du club bergeracois Les Vieilles Automobiles du Périgord. Ces routes, il les parcourt parfois au volant d’une MGA de 1959 qui l’a déjà emmené en Sicile et au Maroc, «  à sa vitesse ». 

Pour certains, ce penchant pour les mécaniques anciennes remonte à l’enfance. C’est en restaurant avec son père une Renault 4 CV, à l’âge de treize ans, que Stéphane Moreau a attrapé le virus. Il décide d’en faire son métier, a la chance de croiser la route d’un garagiste passionné de mécanique qui va tout lui apprendre. Ses plus belles pièces : une Porsche 911 et une Alfa Julia de 1977. 

Trevor Leggett avait pour sa part un père négociant en voitures qui conduisait des Aston Martin. Depuis, le fondateur de Leggett Immobilier s’est lui aussi laissé prendre au jeu. Il sponsorise le rallye du Circuit des Remparts à Angoulême depuis 1990. « C’est une façon de s’échapper du quotidien et c’est un vrai plaisir que de conduire des modèles comme une Mercedes W116 de 1976. Cela renvoie à une époque où l’on n’était pas encore dans le tout électronique. » 

Pour tous ces passionnés, mettre les mains dans le cambouis fait aussi partie des plaisirs que réservent – assez régulièrement – les anciennes. « Mais même si on n’y connaît rien en mécanique, que l’on bricole un peu, on peut s’y retrouver », atteste Trevor Leggett qui a quand même parfois besoin de faire appel à des spécialistes. La Dordogne regorge de ces adresses transmises entre initiés pour trouver des mécaniciens, selliers, carrossiers spécialisés dans la restauration de ces vieilles machines qui se réparent encore avec un fil de fer ou un morceau de scotch solide. Alain Delavaux est réputé dans la région pour remettre à neuf des véhicules d’avant-guerre et d’après-guerre. Les Delage, Delahaye ou Facel-Vega viennent de la France entière se faire ausculter chez lui. 

Rouler en ancienne, c’est aussi participer à des bourses d’échange, des rallyes comme celui d’Angoulême, des sorties organisées par des associations comme celle d’Alain Gady, garagiste spécialisé en ancienne qui a créé son premier club à Bergerac en 1972. Depuis 2012, il anime l’association Maremm, pour Montpon Auto Rétro Moto Multimarques. Le public est de plus en plus nombreux et des nouvelles générations de trentenaires viennent rejoindre les rangs avec leur GTI des années 80. Tout comme des quinquagénaires qui ont plus un penchant pour les années 50 et 60. 

Seul bémol à cette vague d’intérêt, selon Stéphane Moreau : la spéculation gagne le milieu. « Certains achètent des anciennes comme s’ils achetaient des tableaux de peinture… Cela fait monter les prix », déplore-t-il. Mais cela ne doit pas freiner ceux qui souhaiteraient se laisser gagner. « Il ne faut pas croire que tout fonctionne à l’argent. On prend autant de plaisir à rouler dans une voiture à 2 000 euros qu’une autre qui fait cinq fois ce prix », assure Jean-Pierre Terny. « Il faut acheter ce que l’on aime, se faire plaisir et ne pas suivre les modes », abonde Trevor Leggett. 

LOMBARD AL3 1927 DE COURSE, – VOITURE FRANÇAISE – SEUL MODÈLE EXISTANT ÉQUIPÉ D’UN MOTEUR LOMBARD 1500 CC À COMPRESSEUR

Lombard était un constructeur automobile français des années 1920. Présentée au 20e Salon de l’Automobile de Paris dès octobre 1926, l’AL3 est propulsée par un moteur de 1,1 l. 4 cylindres 49CV à 2 arbre à cames en tête, un compresseur pouvant être ajouté à la demande (la puissance atteignant alors 70CV). Serge Pozzoli, historien automobile et collectionneur, commença sa carrière de pilote avec la LOMBARD AL3 – elle a couru de nombreux Grand prix.

Crédit photos : © MR HENDRIX

ALFA ROMÉO – GIULIA SPIDER 1600 DE 1964 – Crédit photos : © DR.
GEORGES IRAT ODU4 DE 1939, VOITURE FRANÇAISE – ÉQUIPÉE D’UN MOTEUR 1100 CC ET TRACTION AVANT.
Georges Irat est un constructeur automobile français, spécialisé dans les voitures sportives. Son activité s’est étendue de 1921 à 1953. Son slogan était « La voiture de l’élite ». – Crédit photos : © MR HENDRIX

Contacts :  http://www.vieillesautosduperigord.fr

Prochaine bourse d’échange, Bergerac, les 26 et 27 juin 2021

  • Montpon Auto Rétro Moto Multimarqueswww.maremm.club
  • Garage GT Classique – Alain GadyZA Les Fougerouses – 16430 Balzac 
  • Automobile restauration Castels – Alain Delavaux  : castelsautomobile@gmail.com

Avec l’aimable contribution photo du Cottage “Les glycines”, maison de charme à louer en Périgord,
Le Bourg de Calès – 24150 Calès www.cottagelesglycines.com

Publireportage par Bénédicte JOURGEAUD © Propriétés du Périgord – crédit photos ©DR