Abandonnées pendant des années, certaines gares vivent une nouvelle vie. Lieux d’habitation, d’exposition ou commerces, elles bénéficient de nombreux avantages : proximité de la route, grands volumes intérieurs et prix relativement bas.

Elles ont participé au développement du Périgord. Longtemps enclavée, la région ne bénéficiait de contacts avec l’extérieur que par ses rivières, principaux axes commerciaux. Au XIXe siècle, l’arrivée de la machine à vapeur a permis progressivement à la Dordogne de sortir de son isolement. Mais, avec l’avènement de la voiture individuelle, le chemin de fer a perdu de sa superbe. Aujourd’hui, beaucoup de gares rurales sont désaffectées. Pourtant, dans certains cas, elles vivent une seconde jeunesse. La première à laquelle on pense est celle de Carlux, après Sarlat, à la frontière du Lot. Le train ne passe même plus. À la place, une voie verte permet de rallier Sarlat à Cazoulès. Aujourd’hui, le bâtiment est devenu un lieu d’exposition dédié au photographe Robert Doisneau. « Il venait passer ses vacances ici, entre la Dordogne et le Lot, explique Stéphanie Demeurisse, la directrice culturelle de la gare. Le 15 août 1939, il a pris une photo de sa femme et de ses amis devant la gare de Carlux. » Un cliché exposé en 2010 au Pôle d’interprétation de la Préhistoire qui donnera des idées aux élus de Carlux. « C’est comme cela que l’idée est venue de racheter la gare et d’en faire un lieu d’exposition permanent dédié au photographe  », prolonge la directrice. Aujourd’hui propriété de la Communauté de communes du pays de Fénelon, la gare Robert Doisneau abrite également un café et des expositions temporaires. « L’idée est de permettre aux locaux de venir régulièrement en leur proposant des choses différentes », détaille Stéphanie Demeurisse. Les travaux ont débuté en 2016 pour une ouverture le 30 septembre 2018. Depuis, l’endroit accueille chaque année entre 15 000 et 20 000 visiteurs. « Il a fallu tout refaire, se souvient la directrice. Tout était insalubre et délabré. Un couple d’Anglais l’avait rachetée dans les années 1990 pour en faire un logement insolite mais ils ne sont pas allés au bout de leur projet. » En tout, achat et travaux compris, la réhabilitation aura coûté environ un million d’euros.

Un logement insolite

En vallée Vézère, la gare du Bugue a, elle aussi, changé de fonction. Si une douzaine de trains passent encore quotidiennement devant, elle est devenue une location saisonnière. C’est en 2013 que Gilles Fourny et sa compagne Caroline Claret l’ont rachetée. « Elle avait été vendue à un ancien agent de la SNCF, sourit Gilles. C’est lui qui a tout restauré à l’identique. La preuve, le guichet est toujours en place. » Le couple cherchait quelque chose d’ancien. « Mais le prix des périgourdines nous a refroidis, avoue Caroline. Quand j’ai vu la gare, j’ai eu un coup de cœur. » Avec 100  m² carrés au sol sur deux niveaux, ils ont eu l’idée de transformer le logement en location saisonnière avec cinq couchages. « L’étage nous suffit, détaille Gilles. En bas, les gens ont assez de place et sont indépendants. » Histoire de coller au thème, toute la décoration rappelle que le lieu était un endroit de passage. Même la balance à bagages est encore en place. Un peu plus loin, à Mauzens-et-Miremont, la gare n’a pas cette chance. Abandonnée depuis des années, elle affiche son spleen sur ses murs tagués le long de la route les Eyzies-Périgueux. « La SNCF a mandaté une société commerciale pour la vendre, présente le maire, Philippe Cheyrou. Des négociations sont en cours. De notre côté, nous avions fait une offre qui n’a pas été retenue. On pensait éventuellement faire des logements communaux. L’avantage, c’est que ce sont des bâtiments sains, même s’il y a beaucoup à faire à l’intérieur. »

Des entrepôts transformés en commerces

Qui dit gare, dit entrepôts. A Saint-Cyprien, ces derniers ont été rachetés par l’agence immobilière Agence du Périgord qui y a installé ses locaux. « En rentrant de vacances, je suis passé devant, raconte Guillaume Lefrançois, le directeur. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire. » Le volume, important, a permis de créer une mezzanine et un coin WC. La décoration est résolument industrielle. La preuve, les portes en bois ont été conservées après une remise à neuf. La toiture, elle, a été refaite presque à l’identique. « On a voulu conserver la charpente métallique, souligne le propriétaire. Cela nous paraissait logique.  » Gros avantage, le parking juste devant permet aux clients de se garer. « Certains viennent même en train, s’amuse Guillaume Lefrançois. De Paris, nous ne sommes maintenant qu’à cinq heures. »


La reconversion originale des entrepôts de la gare de St-Cyprien.

L’agence immobilière du Périgord y a installé ses bureaux tout en conservant les éléments d’époque : charpente métallique – porte de hangar – murs enduits d’époque. Organisée en open-space, l’agence offre des volumes généreux et une grande luminosité. Le choix du mobilier et la décoration de bon goût, confèrent une atmosphère chaleureuse et conviviale à cette agence.


Publireportage par Boris Rebeyrotte
Avec l’aimable collaboration de l’agence immobilière du Périgord à Saint-Cyprien
Photos : © Anne-Sophie NIVAL | Studio Hans Lucas