Offrir à ses hôtes une expérience « loin des codes, hors du temps, bien ici » : c’est la promesse du Moulin du Roc, hôtel cinq étoiles assorti d’un restaurant gastronomique au cœur du Périgord Vert. Cet établissement de caractère à la trajectoire singulière, niché dans un décor bucolique, vise ni plus ni moins que la perfection dans l’authenticité.
Une bâtisse en pierre qui épouse la rivière, un parc fleuri semé de bananiers, deux terrasses bercées par le clapotis de l’eau… Arriver au Moulin du Roc, c’est pénétrer dans un tableau impressionniste. L’établissement au cadre idyllique accueille depuis un demi-siècle des amoureux de la nature et de la gastronomie, désireux de s’évader le temps d’un repas, d’une nuit ou de quelques jours. Quelle que soit la durée de l’escapade, vous n’en sortirez pas indemne. Le propriétaire des lieux, Alain Gardillou, y met un point d’honneur : « Nous proposons une expérience différente à nos clients. Elle doit être inoubliable, parfaite. » C’est à cette exigence que tient la notoriété du Moulin du Roc, dont l’hôtel vient d’obtenir, en ce début 2023, une cinquième étoile. Une distinction d’autant plus remarquable qu’il n’existe que deux établissements de ce niveau en Dordogne.
Un hôtel éco-responsable jusque dans les moindres détails
« Transformer un moulin du XVIIe siècle en hôtel cinq étoiles, ça a été un long parcours », songe Alain Gardillou. La belle histoire du Moulin du Roc s’est écrite avec ses parents, Solange et Lucien. En 1969, ils rachètent ce moulin abandonné, bâti 300 ans plus tôt sur la Dronne. Après avoir produit de l’huile de noix, de la farine, du pain puis de l’électricité, l’endroit trouve une nouvelle destinée : celle d’un hôtel-restaurant de charme. Dix ans plus tard, une étoile Michelin consacre le Moulin du Roc comme l’une des meilleures tables du département, une réputation qui n’a jamais faibli.
Le Moulin du Roc se vit comme une vitrine du savoir-faire local.
Alain Gardillou a grandi imprégné de l’aura magique de ce lieu, dont il a pris la suite il y a vingt-sept ans. Gardien de l’âme du Moulin, il a su le faire évoluer pour répondre aux attentes de l’époque, avec un souci poussé du détail. D’importants travaux ont été menés depuis cinq ans pour accroître le confort de l’hôtel. Les quinze chambres combinent poutres apparentes et salles de bain ultra contemporaines, meubles anciens et luminaires design, dans un décor de caractère qui ne ressemble à aucun autre. Toutes disposent d’une vue sur la rivière, les plus prestigieuses depuis de larges terrasses.
Mais au-delà de l’atmosphère cosy et raffinée, ce sont les petits détails qui font la différence. Le Moulin du Roc se vit comme une vitrine du savoir-faire local, dans une réflexion éco-responsable globale et cohérente. Ici, pas de machine à café standard, mais une cafetière à piston originale, designée par un client danois ; un café torréfié en Périgord, des tasses fabriquées à la main par une céramiste du village et des madeleines artisanales. Dans le mini-bar, des alcools et jus de marques locales. Alain Gardillou trouve beaucoup de joie à mettre du sens dans chaque petit choix. Comme ces romans de Françoise Sagan glissés dans chaque chambre, clin d’œil à l’écrivaine lotoise qui fut jadis cliente…
L’étoile Michelin ne fait pas le bonheur
La logique est la même côté restaurant, avec une cuisine de haute volée inscrite dans son terroir, qui respecte le goût de chaque produit. Mais ici, au contraire de l’hôtel, la reconnaissance étoilée n’est plus recherchée. Alain Gardillou a annoncé, en 2019, renoncer à l’étoile Michelin qui brillait sur le Moulin du Roc depuis quarante ans. Une décision motivée par l’envie de s’affranchir de ce système et de ses codes dans lesquels il ne se reconnaissait plus. « J’ai senti à un moment que ce n’était plus fait pour moi », assume-t-il. Le restaurant a été rebaptisé Ròda (« roue » en occitan), mais sa cuisine n’a pas changé, inspirante et joueuse. Le plat signature ? Un chaud-froid à la truffe composé de petites pâtes cuites comme un risotto dans une sauce à la truffe, avec un sorbet à la truffe et une émulsion.
Pintades rôties, truites de la Dronne fumées, cromesquis de pieds de cochon au citron confit et autres beaux produits de la région se dégustent dans une ambiance feutrée ou bucolique sur la terrasse. Ce qui a réellement changé ? « Mes équipes et moi-même sommes plus détendus et plus heureux. Notre métier devient plus facile et instinctif », répond le chef. Le plaisir des clients est redevenu l’unique ambition du Moulin du Roc, la seule qui compte. Et cette quête est incroyablement stimulante : « Le plat formidable, c’est celui que j’ai dans la tête et qui existera à un moment… », s’amuse Alain Gardillou. Pas le choix : il faudra revenir pour y goûter.
Contact :
Le Moulin du Roc
1 Promenade des Lavandières à Champagnac-de-Bélair (à 6 minutes de Brantôme-en-Périgord).
05 53 02 86 00
info@moulinduroc.com
www.moulinduroc.com
Le restaurant Ròda est ouvert midi et soir (fermé le mardi toute la journée et le mercredi au déjeuner)
Par Maéva Louis