Il est des maisons d’hôte qui prennent l’allure de maison de famille. Bel Estiu est définitivement de cette trempe. Découverte d’une fabrique à souvenirs.
Parfois, le hasard fait bien les choses. En tout cas, la découverte de cette demeure qui va devenir Bel Estiu, au cœur d’un sublime hameau, ne déroge pas à la règle des caprices du destin. Émilie et Marie, citadines en mal de nature, voyageuses rêvant de poser leurs valises, ont le coup de foudre instantané lorsqu’elles découvrent l’endroit. Elles cherchent depuis quelques jours leur paradis à elles, dans le Périgord. En se rendant à un rendez-vous, une pancarte sur le côté de la route attire leur attention. Bingo, c’est l’endroit qu’elles cherchaient sans même le savoir ! Le charme fou de ce hameau du XVIIIe, niché à quelques encablures de Sarlat, les envoûte. Les dés sont jetés.
Le projet ? Une maison d’hôte et leur propre maison d’habitation. Huit mois de travaux plus tard émerge enfin Bel Estiu, 100 m² au sol, le double ou presque sur les deux étages, dédié aux vacances idylliques. Un travail de restauration mené de main de maître par des artisans locaux, prodigues de conseils et enthousiastes sur le projet. “Ils nous ont été d’une grande aide et se sont formidablement investis dans le chantier. Nous avons vraiment travaillé ensemble, ils étaient force de proposition, nous avons fait de très belles rencontres humaines. Le toit en lauze, typique du Périgord et qui a été notre coup de foudre pour la maison, a été restauré par des artisans qui ont fait un véritable travail d’orfèvre” raconte Émilie.
« J’ai imaginé la maison de campagne idéale que je n’ai jamais eue. »
Pour la décoration, elle s’amuse à créer la maison de famille qu’elle n’a pas eue. Une simplicité très travaillée dont les détails racontent son goût pour l’authenticité. Riche de son goût pour la chine, elle mêle avec talent matériaux de récupération, confort moderne et tonalités douces. Dans la cuisine, ouverte aux hôtes et dont les placards et étagères sont garnis de produits locaux, des tomettes anciennes apportent le supplément d’âme d’une maison d’été. Les mangeoires, car il s’agissait à la base d’une étable, sont retravaillées par un artisan qui les sublime en banquettes d’appoint cosy. La table, ancien établi du précédent propriétaire, menuisier, est habilement mixée aux chaises Tolix.
À l’étage, 3 grandes chambres aux volumes impressionnants (2 d’entre elles se pavanent sous 4 m de plafond ! ) ont chacune leur salle de bain. Dans la même veine que la décoration du rez-de-chaussée, se poursuit la partition du mix and match de matériaux neufs et de récup’. Ainsi d’anciens volets vénitiens se muent en portes de placards. Les murs immaculés, en guise de page blanche, sont un vrai parti-pris d’Émilie. “J’ai envie que les gens s’approprient les lieux, qu’ils se sentent comme chez eux.” Les touches de couleurs sont apportées par le linge de lit en lin, aux teintes sourdes. L’ambiance feutrée et intimiste nous ferait presque entendre le bruit des grillons…
Si l’intérieur de la maison est très pensé et travaillé, les extérieurs ne sont pas en reste ! Les menuiseries des dépendances, passées en vert doux, distillent leur poésie et leur charme suranné. Près de 3 500 m² de jardin s’ordonnent autour de la cour fermée du hameau. Un bassin élégant se pavane en lisière des champs qui s’étendent à perte de vue autour du hameau. “Ici, c’est le luxe simple comme je l’imagine, il y a de nombreux recoins pour s’isoler, se perdre dans la quiétude du lieu. C’est avant tout une maison pensée pour recevoir des amis, qu’ils se construisent des souvenirs ici”, sourit Émilie. Pour parfaire le séjour, des services dignes d’un hôtel (ménage des chambres quotidien sans contraintes horaires) complètent le tableau. La plus grande fierté d’Émilie ? Constater que plus de la moitié de ses hôtes reviennent d’une année sur l’autre. De quoi passer vraiment un “bel estiu”, soit un “bel été” en Occitan !
Informations pratiques :
Bel Estiu
Le Méjat
Saint-Geniès
06 50 69 44 04
www.belestiu.com
contact@belestiu.com
Par Maud Pilat detto Braïda
© Photos Emilie Soler