Rentrer dans l’atelier de Sophie et Frédéric, c’est un peu comme plonger dans un conte de fée. Un univers où sculptures et poésies s’apprivoisent. Installé au cœur de Cadillac sur Gironde, ce couple de créateurs maîtrise l’art de dompter le papier pour illuminer nos intérieurs.
On ne saurait dire si c’est l’Amour du papier ou l’Amour tout court qui a réuni ces deux êtres, mais quoi qu’il en soit de ce duo est né « Papier à êtres ».
Rien que cette appellation est évocatrice d’une grande délicatesse. Pour la petite histoire, ce nom leur a été insufflé par Pascal Perrat, le beau-père de Sophie, lui-même un « éveilleur d’idées » qui a sensiblement contribué à l’éclosion de sa passion.
Dès son enfance, Sophie se passionne pour la sculpture. Si dans ses débuts elle se fait la main sur l’argile, c’est avec du papier mâché qu’elle affinera son savoir-faire en donnant naissance à des êtres de papier. Entre l’origamiste Didier Boursin, les Farfelus Farfadets, un couple de sculpteurs parisiens… le parcours artistique de cette demoiselle est une succession de jolies rencontres qui l’amènera jusqu’à l’école Olivier de Serre. C’est ici que Sophie se formera aux volumes en créant des décors de scène.
Quand la lumière permet de toucher la matière avec les yeux.
Frédéric, nous pourrions le surnommer le chimiste ! À peine son diplôme de chimie en poche, qu’il s’envole à la découverte du monde, avec pour objectif de déceler les différentes techniques de fabrication du papier. C’est à Montréal qu’il posera ses valises. Le Québécois d’adoption enseignera sa passion dans des écoles d’art et affinera son mode d’expression avec ce matériau : celui de travailler le papier au travers de la lumière par le biais du filigrane.
La rencontre de ces deux « amoureux de papier » a lieu à Brouage, terre natale de Samuel Champlain, le fondateur de la ville de Québec. Tous deux invités à une exposition pour représenter respectivement le Québec et la France avec leurs créations. De cette rencontre va naître quelques mois plus tard leur emblématique Mademoiselle, qui trouvera très rapidement sa place dans la galerie de l’Opéra Garnier. Leur sensibilité et leur savoir-faire rendent hommage à l’humilité de ce matériau. Grâce à leur complicité artistique, le papier est sublimé. Traversé par la lumière, il en devient précieux !
Il se crée comme une alchimie entre volume et plissage, entre sculptures et poésie où « la lumière permet de toucher la matière avec les yeux ». Cette complémentarité tangible leur permet aussi bien de modeler «sur mesure» la matière que d’explorer les différentes alternatives techniques. Pour preuve leur dernière création Ramages, rendue techniquement possible grâce à la contribution du designer Dimitri Hlinka. Cette suspension lumineuse est conçue avec des modules aimantés qui permettent de créer des extensions. Ainsi ce ramage se déploie, s’expanse en fonction de l’espace dans lequel il se trouve.
En visite à Bordeaux, il est possible d’apercevoir dans les vitrines de LSR, Luminaire Saint Rémi, quelques-unes de leurs conceptions. Ou bien encore si vous décidez de pousser la porte de l’hôtel Yndō, vous serez enchantés d’y découvrir parmi des pièces de design très singulières, une lumineuse sculpture de Papier à êtres.
Informations pratiques :
Papier à êtres®
Sophie Mouton-Perrat et Frédéric Guibrunet
www.papieraetres.com
Par Félicia Roy
©Photo DR